En bonne trentenaire (et des années-poussières... soyons honnête) arrivée sur le marché du travail il y a presque quinze ans, je m'interroge sur la génération dans laquelle je m'inscris aujourd'hui. Le fait même de rédiger en cet instant un "post" sur le blog de mon entreprise signifie-t-il que je dois sans doute avoir une partie de ma personnalité penchant secrètement vers le "Y" ? Ou bien suis-je simplement une "X" qui s'adapte aux réalités du monde moderne ?
Pour répondre à cette question indentitaire, fondamentale vous en conviendrez, je me suis plongée dans les caractéristiques des différentes générations alphabétiques.
Générations X, Y, Z... que signifie donc ce charabia ?
La génération X est composée des baby-boomers, c'est-à-dire de ces personnes nées à l'issue de la seconde guerre mondiale, conçues dans une pulsion de vie pour repeupler les nations abîmées par ce conflit meutrier. Les "X" ont pour caractéristique principale d'être nés dans un monde à reconstruire, où codes et discipline étaient nécessaires voire obligatoires. L'autorité parentale faisait loi et n'était que raremement remise en cause. En Europe, les croyances judéo-chrétiennes prenaient encore beaucoup de place et guidaient les consciences. L'évolution vers le monde d'aujourd'hui était certes en marche, mais chaque chose se faisait en son temps... Le respect des codes et d'une structure morale était encore de mise.
L'année 1968 fut un premier tournant dans l'existence des "X" souvent âgés de 18 à 25 ans à ce moment-clé. Même si le choc fut rude quand les pavés volèrent, les "X" restaient marqués par une éducation plus conservatrice même si elle était de plus en plus remise en question. Une forme de rigidité était dès lors usuelle et, comment dire, normale...
1980 vit arriver la naissance de la génération Y dont les valeurs se trouvèrent rapidement en décalage avec celles de leurs prédécesseurs. Est-ce mieux, est-ce moins bien ? Je ne peux le dire. Il est juste important de savoir que ces "Y", que nous retrouvons aujourd'hui sur le marché du travail (dont les managers sont souvent... "X", vous l'avez deviné !) ont tendance à privilégier l'expression de soi à une forme d'auto-contrôle qui était monnaie courance chez les "X".
Bref, ces "Y" ne sont pas toujours faciles à manager. Pas toujours conscients des limites et du principe de réalité, les "Y" flirtent souvent avec le danger sans véritablement se rendre compte de la pertinence des codes sociaux dans la bonne marche d'une entreprise. Ils sont issus de la génération internet et donc coutumiers de l'utilisation des nouveaux canaux de communication, où la vitesse de propagation d'une information dépasse de loin celle d'un cheval au galop. Les réseaux sociaux sont pour eux une seconde nature. Véritables produits de l'ère technologique, ils ont souvent bien des difficultés à comprendre que le temps est un allié lorsqu'il s'agit de construire un projet. Leur créativité et leur capacité à rebondir sont cependant des atouts de choix lorsqu'ils sont correctement canalisés.
Depuis 1995 est apparue la génération Z appelée aussi génération silencieuse. Il faut bien le dire, cette génération composée de nos enfants (des miens aussi... je vous rassure) est encore complexe à définir. Les caractéristiques des "Z" s'approcheront sans doute des réflexes communicatifs des "Y" dans le sens où la technologie galopante ne cesse de nous entraîner vers de nouvelles manières d'aborder le monde. Mais seront-ils pour autant adeptes du "tout ici et maintenant", il est encore tôt pour le dire. L'histoire étant un incessant recommencement, il n'est pas impossible qu'ils se différencient de leurs aînés en se rapprochant des valeurs prônées par les "X". L'avenir nous le dira...
Arrivant au bout de cette chronique, je constate avec douleur que ma question identitaire restera sans réponse. Si je n'ai jamais perdu mon latin, je ne suis pas certaine de m'y retrouver dans l'alphabet. Sans doute est-ce le lot de ces générations hybrides constituées à la fois de "X" et de "Y". Rien de dramatique en soi.
Il est temps à présent de cloturer ma communication Y et de me rendre comme une bonne "X" à la maison pour préparer le repas de mes petits "Z"...